A la une, Projets pour Beynac

Contournement de Beynac : une décision inacceptable !

Le 10 décembre, la cour administrative d’appel de Bordeaux a rendu son jugement dans le contournement routier de Beynac. Les juges ont suivi la rapporteure publique qui avait estimé que le projet « n’a pas d’intérêt public majeur » car pour toucher à l’habitat d’espèces protégées, comme la pipistrelle pygmée ou la couleuvre verte (il y aurait 129 espèces protégées sur le site) il faut un intérêt public majeur avait-elle expliqué à l’audience de la cour administrative d’appel de Bordeaux le mardi 26 novembre 2019. Cette position est de notre point de vue très discutable car Beynac supporte ou subit la présence d’un trafic routier de plus de 7.000 véhicules/ jour (dont 300 poids lourds) qui a des conséquences importantes sur l’environnement , la nature , la qualité de vie et la sécurité de ses habitants et de ses visiteurs.

 La protection de l’environnement ne peut se faire contre la population locale

 Or, le contournement de Beynac a pour objectif de mieux gérer ce flux de véhicules de transit et de poids lourds. Celui-ci correspond aux déplacements des habitants qui vivent et travaillent dans la vallée ainsi qu’aux approvisionnements dont les entreprises et la population ont besoin ; il ne peut être ni supprimé, ni déplacé mais occasionne d’importantes nuisances dans le village de Beynac.

Comment expliquer aux habitants que leurs conditions de vie sont moins importantes que celles de la faune ?

Comment expliquer aux parents d’enfants qui doivent traverser Beynac en car, matin et soir pour se rendre ou revenir du collège ou du lycée , qu’en cas d’accident grave ou d’incendie d’un bus coincé dans la traversée du village entre un poids lourd et la falaise ou le mur en béton, les portes latérales du bus ne pouvant pas s’ouvrir, Madame la Rapporteure préconisait une sortie par l’arrière ?

Problème ! Il n’y a pas de porte à l’arrière . Ils devront donc casser la vitre . Elle reconnaissait ainsi que le risque existe et ne faisait que confirmer ce que les autocaristes ont déjà signalé à plusieurs reprises . Mais elle ne voit pas là d’intérêt public majeur et préfère préserver à Fayrac l’habitat de la chauve souris .

Chacun sait que dans la vallée , le délai d’intervention des services de secours est  plus important qu’ailleurs à cause de la traversée de Beynac , cela a déjà été signalé par les professionnels des secours d’urgence. Que Madame la Rapporteure vienne expliquer à une personne qui a souffert du retard des secours pour un proche ou pour elle-même , victime d’un infarctus ou d’un AVC , qu’il est inutile de réaliser la déviation de Beynac car elle « ne réduira pas le délai d’intervention des pompiers car elle n’évitera pas ,dit-elle, le croisement des bus à Beynac » et que « même si l’on estime que la déviation déviera 60% du trafic, elle n’évitera pas que des bus doivent se croiser à Beynac, ou même des camping car » . Comment peut-elle penser que si 60% de la circulation est déviée , les problèmes de circulation ne seront pas eux-mêmes réduits de 60% ?

Il n’y a donc pas ,selon elle, un intérêt public majeur à réduire le temps d’intervention des services de secours en faisant passer sur l’autre rive les 60% de la circulation qui encombre Beynac . Et cela pour préserver l’habitat de la couleuvre verte …. qui n’aura pas attendu que la route soit terminée pour se glisser ailleurs .

La magistrate avait par ailleurs estimé que les aménagements réalisés dans la traverse du bourg avaient déjà fluidifié le trafic et selon elle  » le gros du trafic routier est aujourd’hui dévié par l’A89″ . Nous n’avons pas remarqué cette baisse de trafic routier depuis l’ouverture de l’A89 . Pour preuve , avant l’ouverture de cette autoroute , nécessaire à notre département , et la réalisation de la déviation de Saint Cyprien , contestée à l’époque par les mêmes «écolopposants» , la circulation de la D703 passait à double sens dans la traverse de Saint Cyprien . Essayez donc de refaire passer à double sens dans la rue principale de Saint Cyprien le trafic routier qui traverse actuellement  Beynac. 

Elle a aussi affirmé que  la réduction du volume sonore, quant à lui, « n’est pas un enjeu majeur de santé publique à cet endroit-là » . Posez donc la question aux riverains de la traversée de Beynac !

Madame la rapporteure et les juges qui l’on suivie ne pouvait pas ignorer la gêne occasionnée par le trafic routier aux  riverains de la D703 dans  Beynac puisque une dizaine d’entre eux avaient rédigé des témoignages pour le tribunal administratif en avril 2019 et que ces documents figuraient encore au dossier .

Qui peut soutenir sérieusement que la construction de deux ponts dont l’emprise dans la rivière est quasi nulle menace la faune et la flore ?

 Beynac va continuer à subir les nuisances de ce trafic routier de transit

Les juges ont considéré, sur la base des allégations des opposants – dont le maire de Beynac fait partie – que la réalisation de la passerelle piétonne a résolu les problèmes de circulation dans la traverse.

Il n’en est rien car il apparaît évident que la route n’est pas assez large et adaptée pour permettre le croisement des poids lourds et des bus ; les conditions de sécurité ne sont pas remplies au niveau du carrefour de La Balme et le long du restaurant Maleville ; les habitants qui vivent le long de la route côté Hôtel Bonnet vivent un calvaire ; la pollution est bien présente lorsque des bouchons se forment. Les nombreuses photos et témoignages que nous avons diffusés le montrent bien.

S’il intervient un accident qui sera responsable de n’avoir rien fait à Beynac ? le Département, le Maire de Beynac, le gouvernement, la Justice, …

L’abandon de la réalisation du contournement de Beynac serait un gâchis financier inacceptable.

Madame la Rapporteure pense que démolir « ne serait pas trop coûteux et ne porterait pas une atteinte à l’intérêt général et ne serait pas trop destructeur pour la nature« . Les juges l’ont suivie dans ce sens .

L’Etat, par l’intermédiaire de son représentant local, la Préfète à l’époque, a donné son autorisation pour réaliser les travaux de la déviation après de nombreuses années d’études et d’enquête réalisées auprès de l’ensemble des parties prenantes. L’état, le Conseil d’Etat, plus précisément, après 11mois de travaux, dit « il y a un doute » et demande que cette autorisation soit réétudiée. Le 10 décembre, la Cour administre confirme l’annulation de l’autorisation donnée par la Préfète.

 De qui se moque t-on ? Plus de 30 millions ont été engagés par le Département qui a agi en toute légalité. C’est une situation incompréhensible, absurde, ubuesque

 Dans cette affaire, l’Etat est le seul responsable :

– il a pris sa décision en connaissance du droit et des éventuels risques juridiques,

– il est garant de la sécurité juridique de ses actes administratifs ainsi que de ceux des collectivités locales.

Si le Conseil d’Etat confirme ce jugement ça sera donc à l’Etat et non au contribuable périgourdin de réparer les dégâts ou de payer la remise en état

 Quel avenir pour Beynac ?

La protection du village de Beynac passera forcément  un jour par le détournement du trafic routier de transit qui n’apporte que des désagréments et des nuisances. En attendant les voitures solaires volantes et les livraisons par drones , Beynac et ses habitants ne pourront pas supporter plus longtemps les nuisances de ce trafic de transit chaque année plus important .

En attendant , c’est une Victoire pour les opposants puisque désormais l’insécurité subsiste dans la traversée de Beynac . Le quintet de tête du conseil municipal peut être satisfait .

Victoire car la pollution du trafic touche directement les habitants de Beynac et les rejets du trafic routier continuent à se déverser dans la Dordogne et alimentent au quotidien les 129 espèces protégées !

Victoire car tout est réuni pour faire perdre à Beynac le label de plus beau village de France !

Victoire car notre économie locale sera bloquée et ne pourra plus se développer !


C’est justement pour éviter tout cela que nous allons continuer à nous battre et nous faire entendre.

1 réflexion au sujet de “Contournement de Beynac : une décision inacceptable !”

  1. ce jugement est incompréhensible et inacceptable. tous les estivants hurlants dans la Dordogne avec leur canoës, plongeants n’importe où en faisant le plus de bruit possible et et le plus de jets d’eau ne gènent pas la faune??? ah bon???? je suis terriblement choquée et ai peine à croire à la justice. en qui j’avais quand même une totale confiance. ce soir j’en ai honte

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